Je dois à une larme, une amitié profonde et sincère. Une petite fée est venue un jour me trouver pour me demander de l’aider, une larme a perlé, comme ça, au coin d’une séance de sophrologie et la fée est restée à mes côtés. Dans mes séances nous aimons nous retrouver.
Ma boîte à mouchoir est assortie à mon cabinet, elle est placée un peu en retrait sur une étagère sous la table basse.
Elle attend de pouvoir soulager, essuyer, sécher les larmes. Elle donne une note de douceur, c’est un repère sécurisant…
Celle de Caroline est haute en couleurs, magnifique, on a envie de la prendre, de la regarder, on souhaiterait même en avoir besoin….juste une petite larme à essuyer.
Dans une séance de sophrologie les larmes coulent parfois sans qu’on ait l’impression de ressentir une émotion particulière…ça étonne toujours, ça rend perplexe. C’est peut-être le corps qui s’émeut de se sentir regardé. Ce regard intérieur bienveillant, cette écoute attentive, ce toucher intérieur, cette attention,…enfin.
Et je me retrouve propulsé dans le souvenir du film que j’adore tant : « la cité des enfants perdus » dans lequel le savant fou cherche à analyser une larme qui coule pour la première fois de son œil, mobilisant tout le monde autour de lui pour trouver un compte goutte afin de récupérer la précieuse molécule qui lui permettra de rêver comme les enfants qu’il garde prisonniers.
C’est tellement beau une larme, fragile, rare…moment magique où nos émotions débordent. C’est la goutte qui fait déborder le cœur, la larme.
Pourquoi s’en cacher ? Pourquoi en avoir honte ? Quelle merveilleuse capacité nous avons là !
Voilà une capacité que nous avons perdue ! Nous laisser aller à pleurer à chaudes larmes. C’est une des capacités oubliées que nous pourrions retrouver en séance de sophrologie, pour reprendre contact avec elle et voir ce qu’elle nous fait vivre, et pourquoi ne pas la réintégrer dans notre présent et la projeter dans notre futur !
Peut-être nous sentirions-nous plus légers, moins stressés, moins dépendants…
La laisser couler sur sa joue, sentir le chemin qu’elle emprunte pour finir au coin d’une lèvre, c’est salé et léger.
Lorsque je me penche dans "la pensine" pour retrouver les larmes de mon enfance, je me retrouve le visage enfouie dans le ventre de mon oncle, mouillant son tricot de mes pleurs abondants. Je devais avoir 12 ans et je me souviens alors de mon étonnement (et celui des personnes présentes), de la chaleur de mes pleurs,leur soudaineté mais aussi de leur authenticité. J’ai même été surprise d’en avoir tant à libérer. La raison ? Peu importe, ce n’était vraiment pas bien grave évidement mais ce qu’il m’en reste c’est presque le bonheur de pleurer de tout son saoul.
Ça a sûrement été la dernière fois que je me suis laissée aller à pleurer et surtout à le montrer.
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