Bonjour tout le monde,
Je repense souvent à ma journée de formation sur le thème de la culpabilité.
Je revois notre formatrice, debout, tenant la boîte à kleenex contre elle, prête à approvisionner celle de nous qui montre le premier signe présageant de reniflements et de larmes incontrôlables.
Qui ne se sent pas coupable de quelque chose ? Que le coupable se dénonce !
Allez boum, je tombe dans "la pensine" (le réceptacle de ma mémoire) ; je me retrouve à l’âge de 8-10 ans au patronage. Pâques approche et nous devons nous présenter au confessionnal, un par un, pour avouer nos péchés.
C’est le stress, je vais dire quoi ? Heu, voyons, que me reproche ma maman ? De ne pas ranger ma chambre ! Et que me reproche mon papa ? De ne pas écouter ma maman. Bingo ! Je suis désordonnée ! Voilà mon péché.
J’ai un peu le trac. Je rentre m’asseoir dans cette alcôve réconfortante. Je suis entourée de douce chaleur, je suis protégée par les limites de cet espace minuscule, comme une souris dans son trou.
Et le prêtre, d’une douce voix m’encourage à me confesser.
Je ressors soulagée, la lumière m’éblouit. Je peux repartir légère. Mes fautes sont pardonnées.
Dans la culpabilité, ce jugement que nous nous portons, c’est la notion de poids qui est le plus présente. Un poids qui fait baisser le regard, qui fait avancer plus lentement. Un poids qui enlise et empêche la projection.
Alors ce qui me vient à l’esprit, c’est que nous n’avons plus de prêtres pour nous écouter avec bienveillance et nous pardonner.
Nous avons des psychiatres et autres thérapeutes qui nous aident à en parler, à sortir les mots et les maux, encore faut-il avoir le courage de faire la démarche, et malgré toute leur empathie à notre égard, ils ne peuvent nous donner le pardon.
Il me semble que la culpabilité, en tant qu’auto jugement, peut se soulager par un auto pardon.
Ce conflit existe à l’intérieur de moi, c’est de moi à moi que cela doit pouvoir se régler.
La sophrologie permet de se mettre à l’écoute de ce juge intérieur, de revivre les situations qui nous ont laissés insatisfaits, coupables, mais de les vivre avec distance sur son écran intérieur, découvrant ainsi les circonstances qui nous ont amené à agir de telle manière, se reconnecter à notre état de conscience à ce moment là.
Aurions-nous pu vraiment, d’où nous en étions de notre évolution, agir autrement ? En avions-nous les possibilités, les capacités ?
Que s’est-il passé à ce moment dans notre esprit, dans notre corps ?
Je peux maintenant peut-être me pardonner, ou du moins me donner cette écoute bienveillante, arrêter de me fustiger. Mes ruminations ne régleront rien, bien au contraire, elles alimentent ma culpabilité en me coupant de ma vie.
Quels sont mes besoins aujourd’hui, avec ce que je sais, pour continuer à avancer avec plus de légèreté, le dos redressé, le regard vers l’horizon. Je peux maintenant faire des choix en connaissance de cause.
La sophrologie permet de se réconcilier avec soi-même, de trouver cet endroit en nous, où nous nous sentons entourés de douceur comme dans le confessionnal de mon enfance, comme la souris qui retrouve la sécurité de son nid.
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